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Différents traitements contre l’acné. Caractéristiques générales des produits.

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Acide azélaïque

L’acide azélaïque est considéré comme l’étoile montante des produits anti-acnéiques en vente libre. L’acide azélaïque peut être utilisé dans les produits cosmétiques et d’hygiène personnelle, les dispositifs médicaux et les produits pharmaceutiques sans limite de concentration. Il n’entraîne aucun effet indésirable significatif et ne présente pas de propriétés CMR ni cytotoxiques. Acide azélaïque La contrainte majeure de l’acide azélaïque est sa solubilité. Toutefois, il est possible de résoudre ce problème en utilisant des systèmes de solvants particuliers ou en adoptant des techniques de formulation intelligentes. Compte tenu de sa mauvaise solubilité, la biodisponibilité de l’acide azélaïque est également limitée, mais ce problème peut être résolu en ajustant la solubilité. Le mode d’action de l’acide azélaïque est mal connu ; il est toutefois probable qu’il soit toxique pour les Propionibacterium acnes sans affecter la plupart des autres microorganismes. En effet, P. acnes est un microorganisme aérotolérant, anaérobie et gram-positif identifié comme un organisme commensal. Ainsi, il est possible de normaliser la population de P. acnes sans toucher aux autres microorganismes natifs au site traité. L’absence d’effets indésirables comparé aux autres produits utilisés pour combattre l’acné fait de l’acide azélaïque un ingrédient de choix pour les produits anti-acnéiques.

Peroxyde de benzoyle

L’ingrédient le plus souvent utilisé contre l’acné est probablement le peroxyde de benzoyle. Il possède des propriétés antibactériennes, son inconvénient étant sa non-sélectivité : il élimine entièrement les bactéries présentes sur la peau et les follicules pileux, dont les Propionibacterium acnes, à savoir les organismes tenus responsables du développement de l’acné ; il empêche ainsi la progression de l’acné. Les produits disponibles sur le marché peuvent contenir jusqu’à 10 % de peroxyde de benzoyle, tandis que la concentration minimale nécessaire pour combattre l’acné a été fixée à 2,5 %. La quantité absolue de peroxyde de benzoyle dépend de la sévérité de la poussée acnéique et de l’irritation cutanée observée suite à l’administration du produit. L’irritation cutanée est plus souvent observée sur les peaux plus sombres que sur les peaux de type caucasien. La distinction ethnique ne constitue toutefois pas une méthode adaptée. Proserpio distingue cinq différents types de peaux. Cette approche permet de bien mieux décrire la situation réelle :

  • peau sèche,
  • peau sensible,
  • peau âgée présentant des rides,
  • peau grasse,
  • peau grasse à pores larges.

À l’instar des autres peroxydes, le peroxyde de benzoyle n’est pas très stable. L’énergie de liaison –O–O- est faible (<821></821>H~29 kcal/mol). La liaison thermique est facilement rompue, créant ainsi deux radicaux benzoyles. De nombreuses réactions sont ensuite susceptibles de se produire. Les radicaux benzoyles peuvent directement interagir avec les parois des bactéries, des moisissures et des levures, sans aucune sélectivité. Tous les microorganismes présents sur la peau avec lesquels celle-ci vit en symbiose sont détruits ou autrement affectés. La réactivité est si élevée qu’elle peut également toucher les tissus cutanés et sous-cutanés accessibles. Les radicaux benzoyles provoquent de réelles lésions pouvant entraîner une cytotoxicité. Dans le meilleur des cas, ils causeront une irritation et/ou une sensibilisation cutanée. Pour finir, il ne faut pas oublier que les radicaux benzoyles peuvent libérer du dioxyde de carbone et former un radical phényl. Ce radical phényl peut extraire des atomes d’hydrogène à partir de substrats adaptés et créer un benzène, produit indésirable s’il en est dans un produit cosmétique et d’hygiène personnel ou dans un dispositif médical. En effet, le benzène est cancérigène et possède des propriétés qui perturbent les hormones. L’Union européenne interdit strictement toute utilisation de peroxyde de benzoyle dans les produits cosmétiques et d’hygiène personnelle. Compte tenu de ses propriétés cytotoxiques dramatiques, le peroxyde de benzoyle est également interdit dans les dispositifs médicaux. Sa situation légale aux États-Unis est bien différente : le peroxyde de benzoyle peut être présent dans des produits contre l’acné vendus sans ordonnance. La FDA est actuellement en train de réévaluer son statut. Il est peu probable qu’il survive à cet examen, et l’arrêt de son utilisation aux États-Unis est un scénario plus que réaliste.

Acide rétinoïque

Les rétinoïdes sont définis comme des C20-terpénoïdes. Ses représentants principaux sont l’acide rétinoïque (trétinoïne) et le rétinol (vitamine A). Le rétinol et ses esters peuvent être utilisés dans les produits cosmétiques et d’hygiène personnelle. Acide rétinoïque L’acide rétinoïque joue un rôle important dans la croissance et le développement. Tous les animaux chordés en ont besoin. L’acide rétinoïque est important au cours des premières étapes du développement embryonnaire. La vitamine A (rétinol) joue un rôle dans le maintien du système immunitaire et, en tant que rétinaldéhyde, est indispensable aux réactions chimiques impliquées dans la vision. De nombreux isomères cis-trans de l’acide rétinoïque ont été découverts. L’acide rétinoïque (trétinoïne ; Renova® ; Johnson & Johnson) est identifié comme tout-trans et ses sels affichent des propriétés anti-acnéiques. Mis au point par Kligman, il est considéré comme l’un des plus puissants produits anti-âge. L’isotrétinoïne (acide 13-cis-rétinoïque ; Roaccutane®/Roche) est plus puissante que la trétinoïne, mais ses effets indésirables sont également plus importants. L’alitrétinoïne (acide 9-cis-rétinoïque) est utilisée comme ingrédient antinéoplasique et sert également au traitement de l’eczéma chronique des mains. Tous ces rétinoïdes de première génération entraînent des effets indésirables considérables, tels que : sécheresse affectant les lèvres, la peau et les membranes muqueuses, réduction de la production de larmes (entraînant une irritation oculaire), troubles de la fonction hépatique, affinement de la peau, sensibilité au soleil (il convient d’éviter toute exposition au soleil et utiliser une crème solaire SPF 50 ou plus), chute de cheveux (généralement réversible) ou hirsutisme, douleurs articulaires et musculaires, et augmentation du taux de cholestérol. Les patients diabétiques doivent être particulièrement prudents compte tenu du risque d’hyperglycémie. Ces rétinoïdes ne doivent en aucun cas être utilisés pendant la grossesse ou lorsqu’une grossesse est prévue : en effet, les rétinoïdes sont considérés comme sévèrement tératogènes (propriété CMR). Chez les hommes, une gynécomastie et des troubles de l’érection ont été fréquemment signalés. La plupart des rétinoïdes sont hautement phototoxiques et cytotoxiques. Le mécanisme d’action des rétinoïdes sur l’acné n’est pas connu. Au niveau cellulaire, il a été démontré qu’ils diminuent la capacité des cellules épithéliales à s’agglutiner dans les follicules pileux, entraînant une réduction des points noirs ; il semble également qu’ils accélèrent la division des cellules épithéliales, repoussant les points noirs vers l’extérieur.

Acides α-hydroxycarboxyliques

Les acides α-hydroxycarboxyliques, nom généralement abrégé en « acides α-hydroxy », sont des acides de fruits bien connus qui se définissent comme des acides carboxyliques où l’atome de carbone en deuxième position porte un groupe hydroxyle. Les membres les plus connus de cette famille sont l’acide glycolique, l’acide lactique, l’acide pyruvique, l’acide malique, l’acide tartrique, les acides citriques, etc. Il s’agit généralement d’acides relativement forts, efficaces pour dissoudre le « ciment » qui se trouve entre les cellules de l’épiderme. Ce ciment se compose de céramides, de triglycérides et de quelques stérols, principalement de cholestérol. L’élimination du ciment entre les cellules cutanées mortes de la couche cornée facilite l’exfoliation de la peau. Les acides α-hydroxycarboxyliques ne sont pas de vrais produits anti-acné. Leurs propriétés exfoliantes entraînent l’ouverture des glandes sébacées, ce qui permet au sébum de s’écouler et de se répartir sur la peau. C’est ce qu’on appelle « l’activité kératolytique » des acides α-hydroxycarboxyliques ; toutefois, ils n’exercent aucune action contre Propionibacterium acnes, organisme considéré comme principal responsable de l’acné. Les acides α-hydroxycarboxyliques sont généralement appliqués sous forme d’association entre les acides libres et leurs bases conjuguées ; ils peuvent être utilisés aussi bien dans les produits cosmétiques et d’hygiène personnelle que dans les dispositifs médicaux et les préparations pharmaceutiques. Pour la plupart, ces produits sont fabriqués par le corps ou présents dans la nature, ne présentent pas de propriétés CMR, phototoxiques ou cytotoxiques et n’entraînent pas d’effets indésirables graves (sauf s’ils sont utilisés à des concentrations extrêmes).

Adapalène, tazarotène

L’adapalène est généralement identifié comme un rétinoïde de troisième génération. Toutefois, la structure de l’adapalène n’est absolument pas comparable à celle des rétinoïdes tels que la vitamine A (acide rétinoïque ; vitamine A), le rétinaldéhyde ou le rétinol. La structure de l’adapalène est davantage semblable à celle de la quinine, également utilisée pour le traitement du paludisme et d’autres infections protozoaires similaires. L’adapalène est un ingrédient pharmaceutique qui ne doit pas être utilisé dans les produits et dispositifs médicaux cosmétiques et d’hygiène.

Adapalène L’adapalène, disponible sur le marché sous le nom de Differin® Gel [0,1-1,0 % d’adapalène], est utilisé dans le traitement de l’acné vulgaire en entraînant la desquamation des cellules cutanées mortes et en favorisant la formation de nouvelles cellules cutanées. Il aide également à déboucher les pores et à réduire l’inflammation. Les traitements de l’acné qui utilisent l’adapalène comme principe actif peuvent entraîner une aggravation temporaire de l’acné, mais elle finit par s’améliorer. Les effets indésirables peuvent être une irritation cutanée, des sensations de picotement et de brûlure ainsi qu’une sensibilité aux rayonnements UV. L’adapalène est plus efficace lorsqu’il est utilisé en association avec de la clindamycine, un antibiotique utilisé dans le traitement des infections bactériennes. La clindamycine est également utilisée dans le traitement de l’otite moyenne, de la pneumonie et de l’endocardite, et peut aider à la prise en charge des infections à SARM (Staphylococcus Aureus résistant à la méticilline). Les principaux effets indésirables de l’adapalène sont les irritations cutanées (ou sensation de brûlure et de picotement), la sécheresse et la desquamation cutanée, les démangeaisons et les rougeurs. L’adapalène ne doit pas être utilisé chez les patients qui présentent un eczéma, en cas de coup de soleil ou pendant la grossesse. Il est possible que l’efficacité de l’adapalène ne se manifeste qu’après un laps de temps considérable (8-10 semaines). Un autre produit pharmaceutique anti-acnéique est le tazarotène, également considéré comme un rétinoïde de troisième génération.

Tazarotène Il est utilisé dans le traitement de l’acné, du psoriasis et des lésions provoquées par le soleil. Son mécanisme d’action est encore inconnu. Ses effets indésirables fréquents sont les suivants : aggravation de l’acné, sensibilité accrue au soleil, peau sèche, démangeaisons, rougeurs et, dans certains cas, dessèchement extrême et craquelures sur la peau. Chez la plupart des patients, ces effets indésirables sont gênants mais légers et diminuent considérablement après 2 à 4 semaines d’utilisation, excepté pour la sensibilité au soleil. Le tazarotène n’est pas autorisé dans les produits et dispositifs médicaux cosmétiques et d’hygiène personnelle, et il doit être prescrit par un professionnel de santé. Malgré ses effets indésirables, le tazarotène est souvent préféré à la trétinoïne qui entraîne des effets indésirables encore plus graves.

Acide salicylique

L’acide salicylique est chimiquement décrit comme un acide 2-hydroxybenzoïque. Il est également considéré comme un acide β-hydroxy. L’acide salicylique est utilisé comme conservateur dans les produits cosmétiques et d’hygiène personnelle, avec une concentration maximale de 0,5 % (il ne doit pas être utilisé dans les produits destinés aux enfants de moins de trois ans). L’acide salicylique peut être utilisé à une concentration supérieure à 0,5 % à des fins autres que l’inhibition du développement de microorganismes dans le produit. Cet autre objectif doit être clairement mis en évidence dans la présentation du produit. L’acide salicylique est faiblement soluble dans l’eau (2,5 g/l ; 25 °C). Son sel sodique est facilement soluble dans l’eau, mais est sujet à une décarboxylation entraînant la formation de phénol comme produit principal de la réaction.

Acide salicylique L’acide salicylique est fréquemment utilisé dans les produits cosmétiques et d’hygiène personnelle pour exfolier les cellules cutanées mortes (kératolytique) de manière à éviter qu’elles ne bloquent les pores ; il permet ainsi le passage du sébum. Les réglementations UE autorisent une concentration maximale de 2 % dans les produits sans rinçage. L’acide salicylique peut entraîner de nombreux effets indésirables : irritation cutanée (pouvant être grave), peau sèche, démangeaisons et picotements, peau anormalement chaude avec gonflement du visage, des lèvres et de la langue (pouvant entraîner une suffocation). La suffocation peut également être provoquée par les dérivés de l’acide salicylique, tels que des parfums (p. ex. salicylate de benzyle, salicylate de méthyle) et des filtres UV particuliers. En outre, l’acide salicylique peut entraîner des effets indésirables susceptibles d’engager le pronostic vital. La FDA est actuellement en train d’évaluer le statut de l’acide salicylique, étant donné que son utilisation dans les produits et dispositifs médicaux cosmétiques et d’hygiène personnelle pourrait ne pas être sûre.

Soufre

Le soufre fait probablement partie des ingrédients anti-acnéiques les plus anciens. Aujourd’hui, il n’est plus que rarement utilisé, et toujours en association avec d’autres principes actifs contre l’acné. Le soufre est un solide cristallin jaune vif, principalement d’origine volcanique, que l’on retrouve sous forme libre dans la nature. Il fond à 115 °C et émet une odeur désagréable caractéristique. Le soufre se présente sous forme de structure cyclique à huit éléments. Le soufre permet d’éliminer les cellules cutanées mortes et l’excès de sébum de la surface de la peau. Ce processus favorise la prévention de l’acné. Toutefois, le soufre est également connu pour ses effets indésirables. Les rougeurs sont un effet indésirable fréquent des produits contenant du soufre. L’acné peut diminuer au début du traitement, mais l’état de la peau peut s’aggraver si elle devient trop sensible. L’utilisation de produits contenant du soufre peut également entraîner un endolorissement. Le soufre possède des propriétés germicides, fongiques, antiparasitaires et kératolytiques. Son activité germicide est possiblement due à sa conversion en acide pentathionique (H2S5O6) par des microorganismes particuliers, Ainsi qu’à la formation de sulfure d’hydrogène, de polysulfures ainsi que de (poly)sulfures de (di)méthyl. La formule la plus fréquente des polysulfures est RSnR. Ces substances possèdent une odeur particulière : le sulfure d’hydrogène (H2S) sent les œufs pourris, le méthylmercaptan (CH3SH) a une odeur putride distinctive et le sulfure de diméthyle est souvent décrit comment sentant le chou. Le disulfure de diméthyle a une odeur distinctive d’oignons. Le seuil de perception olfactive de ces produits est très faible, généralement inférieur à 1 ppm. Les crèmes et pommades contenant du soufre ont toujours l’odeur particulière de ces sulfures et sont généralement difficiles à parfumer. Mis à part leur mauvaise odeur, la plupart des sulfures sont toxiques. La DL50 du sulfure d’hydrogène est de 800 ppm ; le H2S agit de manière similaire au monoxyde de carbone et est considéré comme un ingrédient à fortes propriétés CMR.

Antibiotiques

Le traitement de l’acné par antibiotiques est strictement réservé aux professionnels de santé. Les antibiotiques ne sont pas autorisés dans les produits et dispositifs médicaux cosmétiques et d’hygiène personnelle. Les antibiotiques peuvent être administrés par voie orale ou cutanée. Ils sont souvent associés à l’utilisation de peroxyde de benzoyle afin d’éviter la survenue d’une antibiorésistance. Les antibiotiques administrés par voie topique sont la clindamycine et l’érythromycine. Ceux administrés par voie orale sont la doxycycline et la minocycline (tétracyclines), ainsi que l’érythromycine. Les effets indésirables de ces antibiotiques sont nombreux : éruption cutanée, maux de ventre, troubles intestinaux et infections fongiques. Les effets indésirables des antibiotiques peuvent parfois être graves : réactions allergiques sévères (difficultés à respirer, gonflement du visage), destruction de la flore intestinale (diarrhées sanguinolentes), candidose vaginale et ulcères buccaux. Compte tenu du développement possible d’une antibiorésistance, l’administration d’antibiotiques pour le traitement de l’acné (juvénile) doit uniquement être envisagée s’il ne reste aucune autre option. Doxycycline La quasi-totalité des antibiotiques utilisés dans le traitement des cas très sévères d’acné présentent des propriétés cytotoxiques, hormonoperturbantes et CMR distinctes. Par ailleurs, les antibiotiques ne doivent pas être utilisés pendant la grossesse, sauf si leur administration est inévitable.

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